Histoire des trains miniatures
à l'échelle O


1. Préhistoire



Le jouet ferroviaire est pratiquement contemporain du véritable chemin de fer. Dans les années 1870, il s'agit tout d'abord de simples moulages en plomb, reproduisant, plus ou moins fidèlement, la silhouette de trains de l'époque. Viennent ensuite les trains de plancher en fer blanc, joliment peints, qui sont en fait des trains à traîner par terre par l'enfant. On ne se soucie pas encore de reproduire les rails.

C'est en 1891 que le fabricant allemand Märklin a présenté le premier système de train miniature, composé d'une locomotive à mécanisme d'horlogerie et d'un réseau de voies en forme de huit. C'est la qu'est né le train miniature. Ce premier réseau, dont seront issues toutes les échelles, a jeté les bases du modélisme ferroviaire.

Très vite, d'autres trains voient le jour, mus par la vapeur et alimentés par de l'alcool à brûler.

Les premiers trains miniatures, qu'ils soient à vapeur ou mécaniques présentaient leur lot de défauts au niveau du mécanisme d'entraînement. Les locomotives mécaniques démarraient rapidement mais abandonnaient après quelques tours. Les locomotives à vapeur chauffaient rapidement et n'étaient pas réglable au niveau de la vitesse, ce qui pouvait présenter quelque danger dans les courbes serrées. Le train continuait à tourner tant qu'il y avait de l'alcool.

En 1895, Märklin a réalisé le premier train électrique.

Les trains électriques étaient branchés sur un réseau électrique local, la plupart du temps en 110 Volt continu, protégé uniquement par deux résistances à lampe qui ramenaient la tension sur les rails entre 50 et 60 volts. Gare aux secousses lorsqu'on touchait les rails.

L'arrivée du courant alternatif vers 1920 permit, grâce au transformateur, de ramener cette tension à la valeur inoffensive de 20 volts. Après guerre, le redresseur silicium permettra d'utiliser le courant continu 20 volts pour inverser les machines à distance.

Au début, les trains étaient très gros et l'écartement entre rails était de 75 mm (échelles III et IV). Puis sont apparues les échelles II (écartement entre axes de 54 mm) et I (écartement entre axes de 48 mm). Quand on a fait plus petit, on a dû dire 0 (zéro).

2. Les trains jouets anciens à l'échelle O



Le "Zéro" qui est apparu au début du XXème siècle correspond à un écartement entre axes des rails de 35 mm (32mm entre faces internes des rails). C'est l'appellation du modélisme ferroviaire à l'échelle du 1/43,5. Pour les trains jouets, l'échelle du 1/43,5 n'est pas toujours respectéee. L'échelle O constitue l'écartement le plus utilisé entre 1914 et 1960.

La plupart des trains électriques utilisaient une voie à 3 rails avec un rail central de prise de courant le plus souvent identique aux rails externes.

Au début, les trains jouets étaient fabriqués en bois, en fer blanc puis en tole lithographiée. Les peintures ou les lythogravures peuvent être très colorées, voir "criardes" pour certaines marques de l'époque. A partir des années 30 on utilise le métal moulé ou "zamac". Alliage de zinc et de plomb, il permet nombre de détails, réalisés à l'aide d'un unique moule. Toutefois, les trains en zamac sont lourds, fragiles et vieillissent mal. Ce matériau est alors utilisé principalement pour la seule production de locomotives, les wagons restant en tole.

Dans les années 60, le zamac a été remplacé par le plastique. La reconversion trop tardive de JEP à ce matériau a entraîné sa fin.

Les marques à la fin du 19ème siècle étaient "Maltète et Parent", "F.V" avec une production assez importante, "C.R" (Charles Rossignol, 1868-1962), "D.S", "Radiguet" et d'autres encore. Puis vint le "Jouet de Paris" constitué de la plupart des marques ci-dessus mentionnées. En France au XXème siècle de nouveaux noms virent le jour en ce qui concerne la fabrication de train-jouet: "JEP", "L.R", "EDOBAUD", "B.L.Z", "JOUSTRA".

Certaines de ses marques ont survécues un temps au déclin du train-jouet et à la naissance du modélisme ferroviaire.

Les marques Allemandes étaient réputées pour leur qualité et leur robustesse. Les plus connues et les plus représentatives sont MARKLIN (1859 à aujourd'hui), SCHOENNER (1875-1912), BING (1863-1929), CARETTE (1888-1917), K.B.N (Karl Bub Nuremberg, 1851-1966), ERNST PLANK (1866-1900), DISTLER (1900-1968),BUCO, FLEISCHMANN (1867-1991), etc... Il n'y a pas eu beaucoup de modèles fabriqués pour le marché Français. La firme ZEUKE-BAHNEN a produit quelques modèles en bakélite. La firme POLA a produit quelques modèles en plastique à l'échelle O de 1969 à 1978. Depuis 1997, Pola a été racheté par la firme allemande Faller.

Les firmes italiennes LIMA et RIVAROSSI ont également produit à partir des années 60 des trains jouets très esthétiques en plastique. Certains modélistes les utilisent d'ailleurs comme base pour la réalisation de modèles plus sophistiqués. La firme LIMA a produit du marériel français en plastique à l'échelle 0 à partir de 1972 (une BB67000, des voitures DEV) mais cette production sera arrêtée rapidement.

En Grande Bretagne, les marques les plus connues sont HORNBY et BASSET-LOWKE.

La marque HORNBY est née dans les usines Meccano de Liverpool en 1920 avec des trains mécaniques en zéro. En 1925 apparaissent les trains électriques (110 volts puis 6 volts avec batterie) ; vers les années 1930, la marque anglaise est à son apogée avec un fantastique catalogue comprenant des locomotives réalistes, des voitures Pullman, une infinité de wagons à marchandises, des gares, etc. En 1938 le OO apparaît sous la dénomination Hornby Dublo . En France après l´installation d´un point de diffusion Meccano avant la Première Guerre mondiale, la firme s´installe en 1925 rue du Rébéval, dans le XIXe arrondissement de Paris. Le désir de créer des modèles purement français et fabriqués en France naît très rapidement et c´est dans la grande usine de Bobigny que ce désir se concrétise dès 1933.

"BASSET-LOWKE" a produit de 1899 à 1960 des locomotives "tin plate" à l'échelle O dont un modèle à vapeur vive qui a été réédité en 1999 pour le centenaire de la firme.

En Espagne, la marque la plus connue est PAYA, fondée en 1900, qui a produit quelques modèles en O.

En Belgique, la firme GILS a produit des trains à l'échelle O entre 1941 et 1965, date de fermeture de l'usine. Les matériaux utilisés étaient le "tin-plate" et le zamac.

En Suisse, la société HAG fondée en 1944 par H. et A. Gahler (HAG) a produit quelques modèles en métal à l'échelle O jusqu'en 1955 environ.

Aux Etats Unis, les trains jouets à l'échelle Zéro se sont largement développés à partir de 1920 environ. Plusieurs marques existent encore dont LIONEL qui a été le pionnier des trains jouets aux US.
IVES a été le premier fabricant de train jouet aux USA avant 1929. Ses trains étaient renommés pour leur robustesse et leur qualité: tôlé épaisse, châssis en fonte, pièces rapportées.
Les principales marques qui ont produit ou produisent encore des trains 3 rails en Zéro sont les suivantes:
Lionel (1915 à aujourd'hui)
K-Line (récent)
Ives (1910-1931)
Marx (1938-1975)
Dorfan (1918-1939))
American Flyer (1918-1941)
Right-Of-Way
Kusan (vers 1950)
Atheran (après 1945)
Williams (récent)
Hodge (après 1945)
MTH (récent)
3rd Rail (récent)
Red Caboose (récent)
Weaver (récent)


En Russie, la seule marque connue est MOSVABEL qui a produit dans les années 1950-1960 quelques modèles à l'échelle 0 dont une grande motrice diésel de type 2B2 moulée en métal ainsi que quelques voitures.

Les principales marques françaises sont les suivantes:

BLZ

BLZ a été créé en 1943 par MM. Bourdeaux, L'Heure et Zedda. Aldo Zedda venait de LR . La production a cessé en 1951. BLZ a produit des voies et la célèbre 1B1 une reproduction raccourcie du modèle américain GG1.

CR

La firme CR a été créée en 1879 par Charles Rossignol. Elle a produit des trains en tôle jusqu'en 1962.

EDOBAUD

Son créateur, Edouard Baud a créé une entreprise en lui donnant, à quelque chose près son nom; Edo(uard)baud et ce, en 1928. La marque vivra 10 ans.

Elle se caractérise par la taille et le poids de son matériel et par la gamme "relativement" restreinte de ses produits (5 motrices, 8 voitures, 9 wagons et 5 wagonnets de chantier, quelques accessoires). Si l'écartement des voies est à l'échelle 0, à la différence de LR, les dimensions générales du matériel sont plus proches du 1 (1/30 ème).

EFFEL

La firme EFFEL a été créée en 1952 par Fernand Lheure, l'un des anciens associés de la marque BLZ, qui installe son atelier rue Piat à Paris.
La production à l'échelle O est constituée par la reprise de quelques voitures de la marque BLZ, mais aussi par des locomotives du type BB 9004, 2D2 et BB 12000 produites à peu d'exemplaires.
La production s'arrête au milieu de l'année 1953 après le décès de son fondateur.

GMP

GMP vient du nom des fondateurs Gilardi, Mouraux, Pottier. La firme a produit de 1955 à 1959 aussi bien des accessoires que du matériel roulant (une loco BB 8100 et des voitures et wagons).

JEP (Le Jouet de Paris)

Le Jouet de Paris a fabriqué depuis 1899 des trains mécaniques et électriques à l'échelle O. Ce fut la plus importante entreprise française. Dans les années 60, l'usine de Montreuil-sous-Bois près de Paris couvrait une superficie au sol de 1 hectare, occupait 500 personnes et utilisait plus de 300 machines (presses mécaniques jusqu'à 140 tonnes de puissance, presses hydrauliques, machines automatiques à fondre sous pression, machines à mouler le plastique, machines automatiques à trèfiler les rails, etc.). La marque a disparu en 1969.

La gamme était très vaste et comprenait des modèles assez rustiques (série 58), des modèles plus détaillés et déjà assez proches du modélisme (série 60 incluant la belle loco vapeur 131T), enfin une superbe 141P qui était la réplique exacte du modèle SNCF.

LR (Louis Roussy)

LR est l'abbréviation de Louis Roussy, le fabricant qui donna ses initiales à la marque de trains-jouets qu'il créa en 1924. Mais ces deux lettres permirent également et surtout de connaitre la marque sous le nom "Le Rapide". La fabrication de ces jouets a fait appel à des matériaux "originaux" pour un tel emploi : laiton, bois, tôle épaisse emboutie, acier. La production LR ne respectait pas l'échelle du 1/43.5 elle était plutôt voisine du 1/60 ème.
Au début, l'usine est installée à Trappes dans le département des Yvelines.
Pendant la seconde guerre mondiale, LR poursuit une activité réduite dans ses locaux commerciaux situés à Paris, boulevard Corvisart, tandis que l'usine de trappes est détruite. Après le conflit, la marque est rachetée par M Chauvel qui, en 1949, crée les Industries Electriques de la Seine. L'aventure LR continue au sein de ce groupe. La production est désormais assurée dans une nouvelle usine située au 97 de l'avenue de Verdun à Romainville (Seine-Saint-Denis).
La fabrication des jouets LR perdure jusqu'à l'aube des années 1960. Puis la marque est reprise en 1961 par JEP qui, malheureusement, ne décide pas de poursuivre la production.

Et maintenant, pour tester vos connaissances dans le domaine des trains jouets anciens, voici un petit "quizz" ferrovaire.

3. Le modélisme à l'échelle O



Le pionnier du modélisme en France est R. Marescot. S'inspirant des modèles anglais d'alors, il reproduit une rame de matériel de type Etat d'une fidélité remarquable, tracté par une Pacific. Nous sommes en 1928 et ce matériel marque la transition entre les productions de trains-jouet d'alors en France et le modélisme véritable tel qu'on le conçoit à présent. La production sera reprise en 1931 par les Etablissements Foumereau qui après avoir acquis l'outillage Marescot, proposent à partir de 1937 une série de modèles et pièces diverses en 0, parmi lesquels la version 231 D Ouest SNCF de la Pacific 501, avec surchauffe, suivie d'une version PO-Midi 3722 à haute surchauffe.
Vous pouvez consulter un article de Rail Europ Express consacré aux modèles FOURNEREAU en cliquant ici.

Malgré le déclin de l'échelle O après les années 1960, quelques artisans français vont continuer à produire des superbes modèles en métal (laiton, métal moulé) souvent proposés en kit.

Parmi les marques qui ont disparues, on peut citer:

-ANTAL
La société a été créée juste après la guerre par A.Alaverdhi. On lui doit une 231H du Sud-Est qui sera améliorée par le successeur Bascou en 1961. L'entreprise a fermé ses portes en 1967.

-ATELIER 43
Cette société a été créée par Michel Brocard et a produit divers modèles en O 3 rails dont un autorail Bugatti et des voitures PLM.

-MUNIER et GUILLERMET
Robert Munier, dont l’atelier était à Compiègne, s’était spécialisé sur les machines Nord (230D, 141 TC, 140 A) avant de passer aux voitures voyageurs en acier (DEV Forestier et Rapides Nord). Il a également produit une belle 141R en 1951.
Les voitures voyageurs ont été reprises dans les années 1970 par Guillermet à Lyon.

- la marque française TAB-Gérard.
En 1948, la société parisienne TAB Gérard proposa ses premiers modèles réduits ferroviaires en boîtes de construction complètes. Quelques modèles étaient montés à la demande des clients. Tous ces modèles étaient coulés en bronze après la création d’un modèle. Tout était fait à la main avec les moyens du bord. La société a produit les modèles suivants en écartement O :
1.locomotive 030 PLM « Bourbonnais », moins d’une dizaine d’exemplaires.
2.machine-tender 131.TB 901-915 du réseau de l’Etat, un exemplaire.
3.locotracteur type B.D.R, en bronze ; une vingtaine d’exemplaires.
4.motrice BB 225 du réseau de la SNCF, en bronze, une vingtaine d’exemplaires.
5. motrice BB 100 du réseau de la SNCF, en bronze, une vingtaine d’exemplaires.
6. locomotive Pacific Nord série 3.1251-3.1290, en bronze, une vingtaine d’exemplaires.
A partir de 1949, Roger Gérard abandonna l’écartement O, alors en perte de vitesse, pour se consacrer exclusivement à l’écartement HO en pleine expansion.

- la marque française AS qui a été créée en 1983 à Paris par Pierre Adnot et René Sennedot. Elle a produit de nombreux modèles de jouets haut de gamme "tin plate" assez proches du modélisme. On y retrouve les grands trains européens de la CIWL par exemple le TRAIN BLEU, le FLECHE D’OR, le RHEINGOLD, le TEAK, leTEAK BLEU, le VSOP, l’OCEM et une rame SBB CFF.

Dans le programme AS on trouve aussi les wagons court et long du type TY des Companies ETAT, PLM, EST, Nord et du PO. Pour la traction il y a les 231 NORD, SNCF, les 140, les 222 et les 040 Pour complèter il ne faut pas oublier les Z4900 du PO et de la SNCF Actuellement AS, repris par la société ETR produit différents modèles "fine scale" en écartement O.

- la firme LA ROTONDE a produit les fameuses 141 SNCF et en nouvelle construction une 130 en version DR, CFL et SNCF sans oublier la 220 Ravachol.

- L'Atelier du Chateau d'O (ACO) animé par Francis Laluque a produit plusieurs locomotives en laiton et métal moulé disponibles en kit ou montées: 2D2, 140C, 141R et 141P. ACO a également produit une 231 Nord à vapeur vive.

- la firme RV ZERO (A.Sennedot) a produit des autorails en laiton pour système 3 rails : un Picasso vert 3900 type Commandement, un autre 3800 en couleur rouge crème avec sa remorque, un Renault VH ainsi qu'une BB66152.

- JMG (Jean Marie Gillard) était un constructeur de maquettes ferroviaires avec des caisses en résine. Il a produit jusqu'en 2011 de nombreux modèles vendus en kit ou montés. autorail BUGATTI , TGV, CC72000, autorail ABJ3, autorail X2800, BB 9004, etc...

On peut encore citer d'autres modélistes de talent commeHENIN, DARPHIN, JARDEL, BOILEAU, BALDIT, GAUME, Jean LEQUESNE, ROSSI, Paul LOTTIAUX qui ont produit des modèles haut de gamme en O uniquement en construction intégrale en laiton, cuivre et acier. Ces artisans n'avaient pas de catalogue et il est difficile de trouver de la documentation sur leurs modèles.
Vous pouvez télécharger un article de la revue La Vie du Rail N° 769 du 30 octobre 1960 consacré à Paul Lottiaux en cliquant ici.


Actuellement, il y a encore plusieurs firmes artisanales qui produisent de beaux modèles à l'échelle O "fine scale" dont vous trouverez une liste non exhaustive dans la rubrique "Catalogue de quelques modèles récents" et aussi dans la page "mes liens préférés".

A l'étranger, on trouve aussi quelques modèles français.

Voici une liste non-exhaustive de marques qui ont produit ou produisent encore des modèles français:

C.M.F.di STUARDI (ITALIE) produit essentiellement des wagons "fine scale"

DJH MODEL LOCO (GRANDE BRETAGNE) produit un locotracteur Y51100 et une 030TB en kit

FULGUREX (Suisse) produit des modèles haut de gamme en zéro

HERMANN (Suisse). la société HERMAN de Zurich est spécialisée dans la reproduction, au 1/45ème de matériel ferroviaire suisse. Elle a produit quelques modèles français dont une CC 20001 et des voitures Corail.

KISS (Allemagne) produit une 141R SNCF en laiton

LEMATEC (Suisse) qui a succédé à la firme LEMACO produit des modèles de prestige très détaillés

LOMBARDI (ITALIE) produit des locomotives à vapeur françaises en kit ou montées.

METROPOLITAN (Suisse). La société Metropolitan créée dans les années 70 par Pierre Vercelli était d'abord spécialisée dans la vente de trains. Aujourd'hui, la marque est surtout connue pour ses magnifiques créations artisanales de très haute qualité en laiton. Il y a eu quelques modèles français dont une BB 7202 et une BB 15000. La firme a fait faillite dans les années 1990. Pierre Vercelli est décédé au début de l'année 2003.

MODEL LOCO (GRANDE BRETAGNE) produit des locotracteurs Y 51101 à 62101 (années 70) et Y 9101 à 9201 (années 60) en kit ou montés

PETITS TRAINS DE FRANCE (GRANDE BRETAGNE) produit des locos vapeurs et des voitures époque I

RIVAROSSI (ITALIE) a vendu dans les années 80 une superbe loco Pacific 231K PLM réalisée par Capolavori.

Sanspareil ICS (GRANDE BRETAGNE) produit une loco vapeur 121 PO Forquenot de 1864 série 171 à 264 ainsi que des voitures époque I

SPRING (SUISSE) a produit une loco vapeur Pacific 231-989 du réseau de l'ETAT

SUNSET MODELS (US) produit une 141R SNCF en laiton

4. Les trains jouets modernes à l'échelle O



Il n'y a plus beaucoup de marques qui produisent encore des modèles de trains jouets à l'échelle O.

Cependant, après une disparition quasi totale dans les années 90, on constate un léger regain d'intérêt pour cette échelle.

La production actuelle se décline en deux tendances:

- des trains jouets haut de gamme en métal qui peuvent éventuellement s'intégrer à un réseau modéliste: ETS, ACE.

La firme tchèque ETS installée à Prague produit une vaste gamme de trains en métal à l'échelle O. Il y a quelques modèles français comme une ravissante petite loco vapeur de type 020T inspirée d'une loco produite par la firme française Fives Lille.

La firme anglaise ACE reproduit en "tin plate" des anciennes voitures françaises à portières latérales des réseaux Nord et Est.

- des jouets en plastique bas de gamme fabriqués en Chine à très faible coût. Même les rails sont en plastique! Par exemple, l'hypermarché Leclerc a vendu pour 32 Euros un coffret baptisé "Royal Express" contenant une locomotive, 4 wagons et un circuit de 6,70 mètres. La loco est télécommandée par infrarouge et possède sonorisation et fumigène. Il faut noter aussi la réédition par Hachette (éditions Atlas) d'une gamme de trains mécaniques Hornby en "tin plate". Espérons que ces jouets redonnent le goût du train électrique aux jeunes.

En conclusion, vous trouverez ci-dessous l'article "CENT ANS DE REVE" écrit par Jack Bariecheff, grand collectionneur de trains jouets.

CENT ANS DE REVE

Dès son apparition, le train a bénéficié d’un grand prestige auprès des enfants. Fascination pour des monstres crachant feu et fumée ? Le jouet, cette caricature du monde réel, n’est il pas pour l’enfant un moyen de dominer le monde des adultes ? Un témoin de son temps? Alors le train à travers sa miniaturisation devient une tentative de maîtriser son destin, une invitation au voyage, aux rêves pour les petits d’hier et les grands d’aujourd’hui.

Alors laissons-nous emporter par ces trains de rêve qui vont nous faire remonter le temps, bien lointaine époque où en 1859 le Prince Impérial jouait dans le parc de Saint Cloud avec un réseau conçu pour lui, probable spécimen, hors du commun, chef d’œuvre façonné par les mains de quelques artisans, pièce unique réservé à l’auguste enfant. Mais de tels jouets étaient déjà connus, certes de façon bien plus démocratique et bien sur moins onéreuse et partant de conception fort primitive, de facture naïve et d’aspect un peu frustre, trains jouets de plomb, ou de fer blanc léger, voire en bois mais bien loin du réalisme. Là, pas question de rails mais de jouets, en générale de fabrication allemande, qui étaient à pousser, à tirer, à trainer avec une ficelle et dont la force de traction résidait dans la main enfantine.

Nous voilà dans le dernier quart du 19ème siècle, en pleine révolution industrielle qui va permettre en 1891 à la Maison Märklin d’exposer à la foire de Leipzig un train sur rails actionné par un moteur mécanique. La rame évoluant en ensemble cohérent sur un circuit en forme de 8. On peut dire que si la Grande-Bretagne fut la patrie du vrai chemin de fer, l’Allemagne aura été celle des trains miniatures de fabrication élaborée, mais pour l’instant nous en sommes toujours à l’ère de la ferblanterie et l’évolution de ce matériel bien imparfait qui laisse présager cependant une technique qui va se vouloir de plus en plus proche de la réalité ferroviaire.

Après ces premiers balbutiements nous allons rapidement atteindre le temps du prestige et de l’essor que va prendre le « petit train », se développer pour atteindre celui de l’âge d’or que l’on peut situer vers 1900 à 1930. Aux locos à mouvement d’horloge de l’époque héroïque, succèdent la vapeur, c’est elle l’idole du jour et la marque de l’avant-garde du progrès. Elle s’adapte au monde du jouet, la voilà dans les salons et salles de jeux des maisons bourgeoises, faisant rouler ces machines en laiton, à chauffage à l’alcool et aux cylindres très fonctionnels. Elles se renversent allègrement et alors gare aux tapis et aux petits doigts brûlés.
Enfin arrive un troisième mode de traction, après le mouvement d’horlogerie et la vapeur, c’est la grâce de la fée électricité. Appellation symbolique et qui situe bien ce début des années 1900. Ces premiers trains électriques étaient assez dangereux, l’alimentation en courant se faisait par l’intermédiaire d’un rhéostat à lampes de filament de carbone, c'est-à-dire que toute la tension du secteur se retrouvait dans les rails et ce n’est seulement que beaucoup plus tard que le risque de voir un enfant électrocuté fut réduit.
Désormais le jouet ferroviaire règne en souverain et la marche triomphale du train électrique ne va plus s’arrêter. Les modèles pour famille aisée aux productions plus populaires sont offerts à la convoitise de tous mais les grands noms sont là, ceux dont le souvenir est encore évoqué aujourd’hui par les amateurs chevronnés. Bien sur le chef de fil en Allemagne est Märklin, suivi de près par les frères Bing à Nuremberg, E. Planck et plus tard Carette. Puis en Angleterre dans les années 1930, c’est la grande firme Basset-Lowke, suivi quelques années plus tard par les célèbres trains Hornby qui apparaissent.
Désirs exaucés d’être déjà européen avant la lettre. Petits trains des souvenirs vécus, jouets qui éblouissent le regard des enfants émerveillés. Et pour les parents, synonyme de sacrifices financiers non négligeables pour du matériel même bas de gamme.

Mais revenons avant le premier conflit mondial. Richesse des catalogues des fabricants déjà cités, diversité incomparable de locomotives, de voitures, de wagons, de matériel roulant sur des écartements qui laissent songeur aujourd’hui allant du 0 au IV, c'est-à-dire de 35 mm à 75 mm d’entre voies. On vous propose des pièces à n’avoir que l’embarras du choix.
Voulez-vous une rame anglaise, une Pacific française ou bien quelques wagons marchandises d’outre Rhin. Les accessoires offerts vont de pair avec le large éventail des locomotives et des wagons. Elles vont des fenêtres à vitraux des gares monumentales coloriées comme des livres d’enfant, éclairées souvent par des petites bougies, ponts massifs avec des portiques garnies d’oriflammes, tunnels imposants estampés en relief donnant bien l’illusion de la montagne. Précisons bien que tout cela est peint et laqué à la main. La main d’œuvre est bon marché…
Petits trains des sabots de Noël au charme si particulier, aux couleurs bonbons fondants mais déjà avec une certaine recherche dans leur naïveté.
Cette recherche qui va se développer dans le courant des années 30, peu après la disparition des grands écartements pour se concentrer sur la fabrication en 0 qui sera le chant du cygne du train de grand papa. C’est l’apogée du Hornby, matériel de facture bien anglaise et pour cause mais avec ses locomotives françaises aux couleurs des anciens réseaux de chez nous (PO, Etat, etc…), pas encore question de la SNCF. C’est aussi celui de la marque JEP dont le renom se poursuit à jamais sur sa célèbre « Flèche d’Or » de la Compagnie du Nord. Enfin LR, la marque de Louis Roussy va sortir, entre autres Michelines, reproduction originale des fameux engins sur pneu du Réseau de l’Etat. Sans oublier bien d’autres marques encore : CR, Marescot, Edobaud qui seront suivies de marques plus éphémères comme : GMP, BLZ, Effel. Puis le déclin s’accélère, le train métal a vécu, c’est le glas qui sonne pour ces trains, ces jouets qui vont partir pour leur dernier voyage. Le train métal a vécu détrôné par l’ère du plastique qui avance à grand pas en donnant une place prépondérante au HO.

Période inoubliable du 1/43ème où rivalisaient les « Mountains » et les locos aérodynamiques, reproductions plus ou moins fidèles des grands réseaux français et étrangers.

Petits trains d’hier, si vous avez hanté les rêves il y a bien longtemps des bambins en culottes courtes, aujourd’hui encore vous êtes une destination onirique, toujours objet de convoitise de la part de grands enfants graves et sérieux. Malgré les cheveux blancs et le front buriné, par l’âge « petits trains » vous voudrez bien nous inviter encore à ce rêve un peu nostalgique ?

Jack Baricheff Le Pecq 14 mai 1983

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